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Des idées qui se sont bel et bien concrétisées

Revue de presse

Depuis 2015, le GIEE de l’Autunois sert de laboratoire d’idées pour les agriculteurs du territoire. A suivre dans un article de Marc Labille paru sur Agri71.fr  

Article de Marc Labille paru sur Agri71.fr

https://www.agri71.fr/articles/24/03/2021/Des-idees-qui-se-sont-concretisees-53566/

Depuis cinq ans, le GIEE de l’Autunois sert de laboratoire d’idées pour les agriculteurs du territoire. Aujourd’hui, plusieurs de ses projets se concrétisent : approvisionnement local des cantines, magasin de producteurs, communication… Preuve que la démarche collective territoriale donne des résultats.
En 2020, entre deux vagues de Covid, le GIEE a participé à la Foire économique d’Autun où il a pu dévoiler au public son projet de magasin de producteurs.
Créé en 2015, le GIEE de l’Autunois est né de la volonté d’un groupe d’agriculteurs de l’Autunois-Morvan désireux de chercher ensemble comment « pérenniser les systèmes d’exploitation ». Dans un territoire très ancré comme l’est l’Autunois-Morvan, les solutions ne pouvaient pas venir de Bruxelles, de Paris ou même de Mâcon, remémore Luc Jeannin, l’un des membres fondateurs du GIEE et qui représente la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire. Le GIEE de l’Autunois compte aujourd’hui 25 adhérents. Ses objectifs généraux sont depuis ses débuts « optimiser les charges, valoriser les productions locales et rapprocher l’agriculture de la société », rappelle Sophie Mobillion, animatrice du GIEE. Depuis cinq ans, plusieurs groupes de travail se sont constitués pour explorer les pistes d’évolution envisagées : nouvelles pratiques agricoles, vente directe et débouchés locaux, communication….

Avec le Covid, 2020 aura été une année contrastée pour le GIEE, résumait Sophie Mobillion en ouverture de la dernière assemblée générale du groupement. Sans surprise, l’activité a été ralentie par les restrictions liées à la crise sanitaire et les différents groupes de travail « ont avancé à des rythmes différents ».

Des actions phares…
Parmi les « actions phares » conduites en 2020, les membres du GIEE se félicitent que les marchés de producteurs aient pu avoir lieu. Début septembre, le président du GIEE Joel Maltaverne et Marie-Amandine Latour de la communauté de communes du Grand Autunois-Morvan (CCGam) sont allés présenter le groupement au salon Tech et Bio en Haute-Saône. De cette expérience, les intéressés ont retenu que « notre exemple est envié par d’autres territoires. Cela nous a permis de nous faire connaître à l’échelle régionale ». En septembre toujours, le GIEE partageait un stand avec la CCGam à la Foire économique d’Autun. Un magasin éphémère y était également tenu avec la chambre d’agriculture. Cette foire fut à nouveau un lieu privilégié d’échanges avec le public et le GIEE en a profité pour dévoiler son projet de magasin de producteurs. Ce dernier constitue d’ailleurs l’action la plus emblématique de l’année 2020 et malgré les contraintes d’ordres sanitaires, le projet a bien avancé et pourrait se concrétiser en 2021 (lire encadré).

Le Covid mais pas que…
Si certains groupes ont continué leur action malgré la crise, d’autres sont aujourd’hui « en pause » et mériteront d’être relancés en 2021, incite Sophie Mobillion. C’est le cas de l’action « communication auprès des scolaires. Nous étions pourtant prêts, mais le Covid nous a contraints à renoncer », regrette l’animatrice. Le contexte sanitaire a entravé d’autres initiatives comme ce groupe d’échanges de pratiques et de partage d’expériences qui devait réunir des agriculteurs autour de questions sensibles comme l’organisation du travail, l’entente entre associés, la conciliation vie professionnelle/vie privée… Ce nouveau groupe verra finalement le jour au printemps. Les groupes techniques herbe et semis directs peinent à impliquer les agriculteurs. Pourtant, la nécessaire adaptation des itinéraires au changement climatique et à la sécheresse notamment devrait les dynamiser. Des essais sur l’engraissement à l’herbe seront relancés en 2021. « Le changement climatique nous pousse vers une agriculture plus opportuniste. Nous avons besoin de tester le semis direct, de travailler sur les semences de prairies… Il faudrait que davantage de monde nous suive », estimait Michel Joly.

Viandes 100 % locales dans les cantines
En accord avec la volonté des élus de la communauté de communes, le GIEE de l’Autunois s’est fixé comme objectifs de structurer le marché de la vente directe ainsi que de valoriser les productions locales dans la restauration collective. « En 2019, la part du local dans l’approvisionnement de la restauration collective sur l’Autunois a atteint 20 %. Aujourd’hui, 100 % du bœuf, du porc et de l’agneau mangés dans les cantines du territoire est local », indiquait Marie-Amandine Latour. En 2020, le confinement a quelque peu perturbé cette dynamique. Mais les choses continuent d’évoluer dans le bon sens notamment avec « la loi ÉGAlim qui, à partir de 2022, imposera un approvisionnement de la restauration collective à 50 % sous signe de qualité (AOP, label Rouge, IGP, Haute valeur environnementale, etc.) dont 20 % en bio », indique-t-on. Le chevillard de l’abattoir d’Autun, Jean-Philippe Raze, sera bientôt agréé IGP Charolais de Bourgogne. Quant au lycée militaire d’Autun, il s’apprête à réétudier son système d’appel d’offre, informait Marie-Amandine Latour.

Une étude de faisabilité a été réalisée pour la mise en place d’une unité de transformation des produits locaux. Il s’agirait d’une légumerie, associée à une cuisine centrale avec une unité de fabrication de plats préparés. Pour être rentable, l’outil aurait besoin du potentiel de repas du Grand Autunois Morvan complété par des repas des collectivités voisines. 

Dix fois moins de gaspillage dans l’Autunois !
Mis en place par la CCGam, un plan alimentaire territorial (PAT) a été labellisé l’été dernier sur le Grand Autunois Morvan. La Bourgogne Franche-Comté n’en compte que trois à ce jour et celui de l’Autunois semble avoir une longueur d’avance sur les autres, notamment en termes d’approvisionnement local. « Cette labellisation nationale va donner accès à certaines aides avec un fort retentissement sur la communication », informait Marie-Amandine Latour qui évoquait la diffusion de visuels ludiques destinés aux enfants. Un travail a d’ores et déjà été accompli sur le gaspillage alimentaire dans les cantines. Grâce à la qualité des produits et à des adaptations judicieuses de la présentation des repas, on est parvenu à abaisser le niveau de gaspillage à seulement 12 grammes de déchets par repas contre 120 g au niveau national !

D’une durée de sept ans, la labellisation du GIEE de l’Autunois arrivera à son terme en décembre 2022, informait Sophie Mobillion. D’ici là, les différents groupes de travail ont un peu moins de deux ans pour « concrétiser leurs objectifs en actions. Les nouvelles idées sont toujours les bienvenues et il va falloir remettre un coup de collier cette année », encourageait l’animatrice avant de conclure : « il y a fort à parier que les actions des groupes perdurent au-delà de 2022… ». 

Bientôt un magasin de producteurs
Le projet de magasin de producteurs est porté par une quinzaine d’agriculteurs en vente directe. « Des gens avaient la volonté de s’organiser collectivement autour d’un projet économique », décrit Michel Joly, l’un des producteurs engagés dans la démarche. Accompagnés par la CCGam et la chambre d’agriculture, ils ont fait réaliser une étude de faisabilité. Courant 2020, les réunions du groupe se sont enchaînées à un rythme soutenu tant le projet est attendu par les producteurs. Des locaux pour installer le magasin ont d’ores et déjà été visités. Le groupe recherche la bonne implantation, réfléchit aux aménagements nécessaires… Il a fallu aussi plancher sur une diversification des produits, en comptant sur les futurs producteurs associés du magasin mais aussi d’autres produits complémentaires en dépôt vente… Bien avancé, le projet pourrait déboucher sur une ouverture avant la fin de l’année, espère-t-on.


Production de légumes et de légumineuses en Autunois
Parmi ses projets, le GIEE de l’Autunois étudie le développement de la production de légumes sur le territoire en lien avec l’approvisionnement de la cuisine centrale du Grand Autunois-Morvan. Cette production de légumes pourrait être assurée par des maraîchers du territoire. Le Grand Autunois Morvan compte d’ores et déjà une douzaine de producteurs en activité susceptible de fournir les besoins. Une production de légumineuses (lentilles, quinoa, pois chiches, etc.) pourrait être testée par des « polyculteurs-éleveurs de l’Autunois ». De même qu’un projet d’arboriculture.

Rapprocher l'agriculture de la société

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Valoriser les productions locales

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Optimiser les charges

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