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Du côté du Groupe technique herbe

Groupes de travail

Le groupe technique herbe s'est réuni avec Véronique GILLES (CA71) autour du sujet l’amélioration des prairies permanentes.

Le Groupe technique herbe a une forte attente sur cette problématique : comment produire une herbe de qualité et en quantité satisfaisante sur des prairies qu’il n’est pas toujours possible ni souhaitable de labourer ? Plusieurs leviers existent mais comment les combiner entre eux ? A partir de trois prairies identifiées, Véronique Gilles a proposé une expertise en plusieurs étapes. Autour de ces apports, les échanges de pratiques ont été nombreux.

Pour bien fertiliser, tout peut commencer par une analyse de sol
Une analyse physico-chimique a été réalisée sur les trois parcelles pour connaître leur statut minéral et organique. Cette première étape est indispensable pour cibler les priorités : y a-t-il un problème d’acidité (pH)? Des carences en phosphore ou potasse ? Pour pouvoir correctement l’interpréter, une analyse de sol se fait tous les cinq ans, au même endroit et à la même période de l’année. Le statut en matière organique du sol est indispensable pour bien connaître son degré d’évolution et sa capacité à minéraliser les matières organiques.
Enfin, un carottage permet de mieux connaître le type de sol : profondeur, caractère séchant ou humide, degré d’asphyxie …

Quand et comment amender et fertiliser ?
Il faut savoir qu’à un pH de 5.5, les engrais organiques et minéraux perdent 30 % de leur efficacité, et 50 % en dessous d’un pH de 5.
Le choix du type d’amendement se fait en fonction de la valeur neutralisante, de la solubilité carbonique (rapidité d’action) et du coût de l’unité de calcium. Le type de sol sur lequel on épand a également son importance : par exemple, sur des sols filtrants, un carbonate finement broyé sera préférable à une chaux vive.

Quel que soit l’engrais de ferme (fumiers et lisiers des différentes espèces), la disponibilité de la potasse, du calcium et du magnésium est identique à celle d’un engrais minéral. Pour le phosphore, cette disponibilité va de 65 % pour les lisiers et fumiers de volailles à 100 % pour les fumiers de bovins, ovins, caprins et équins. 
A titre d’exemple, 20 tonnes de fumier de bovins sur aire paillée apportent 75 unités de phosphore et 100 de potasse, alors qu’une prairie fauchée et pâturée (6 tonnes de MS/ha) exporte 42 unités de phosphore et 132 de potasse.
Le fumier sur prairies s’apporte de préférence à l’automne, après le dernier passage des animaux : le démarrage de sa décomposition va permettre de libérer de l’azote qui va stimuler la pousse de l’herbe avant l’hiver, et favoriser le tallage au printemps suivant. Qui plus est, le fumier parfaitement décomposé ne gênera ni le pâturage ni la récolte en foin.

D’après les études Arvalis, l’apport d’azote minéral à 200 degrés cumulés (base janvier) en vue d’une fauche précoce permet de concilier rendement et qualité du fourrage. 
L’azote s’apporte dans les cinq jours qui suivent la sortie des animaux de la parcelle, et dans les cinq à dix jours qui suivent la première coupe. Il permet de développer les « petits » ray-grass qui vont boucher les trous et éviter la prolifération d’adventices.
L’ammonitrate peut être apporté indifféremment, alors que l’urée s’apporte de préférence en fin d’hiver et en début de printemps, et juste avant un épisode pluvieux en fin de printemps pour limiter les pertes par volatilisation.

Améliorer le mode d’exploitation
Le pâturage tournant, avec un minimum de quatre paddocks est l’un des leviers les plus puissants pour améliorer la flore d’une prairie, tout en assurant des performances de croissance très intéressantes sur les animaux. Il évite le surpâturage et l’épuisement des bonnes espèces. Le pâturage tournant est à conduire également après la fauche, et ce jusqu’à l’automne.

Comment entretenir les parcelles ?
Véronique Gilles préconise un passage de herse plutôt à l’automne ou avant le stade 200 degrés. Cela permet d’écarter les bouses au profit du sol, d’enlever les mottes de taupes et de niveler si piétinement. Un travail superficiel est préférable afin de préserver les racines des bonnes espèces et de laisser travailler les vers de terre.
La fauche ou le broyage des refus au pâturage permet une meilleure repousse et élimine les espèces peu consommées.

Quelles suites à cette première rencontre ?
Bertrand Dury, de la chambre d’agriculture, interviendra courant juin pour présenter au groupe l’analyse floristique des parcelles. Cela permettra de piloter les actions à mettre en place pour obtenir une amélioration qualitative et quantitative de ces prairies permanentes.



 

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