Quand le projet du GIEE a été écrit, il est clairement ressorti un besoin de créer des lieux d'échanges entre agriculteurs : pouvoir parler de son métier, de ses pratiques, de son organisation, de ses relations avec ses associés ou au sein de la CUMA, de la conciliation entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle ….

Rien n'avait encore été concrétisé avant le mois de juillet dernier, où la Chambre d'Agriculture a proposé au groupe de travail une méthode québécoise qui a fait ses preuves en entreprise depuis 20 ans : le co-développement professionnel, dit CODEV.

Cette méthode très pragmatique d'animation propose de regrouper six à huit professionnels entre eux, toutes les quatre à six semaines, pour échanger autour de leurs préoccupations professionnelles. L'objectif est de leur permettre à l'issue de la demi-journée de trouver leurs propres solutions à l'aide du soutien du groupe.

L'animation est très structurée dans le temps et dans la forme, avec des rôles définis à l'avance. Dans la demi-journée, deux participants ont l'opportunité de devenir "clients" (la personne qui expose la question qui le préoccupe à l'instant T), et tous les autres deviennent "consultants". L'animateur est une personne formée à la méthode, garante du cadre et de l'aboutissement des échanges.

 En juillet, le test de la méthode a été très concluant pour les trois participants, aussi le groupe s'est-il retrouvé en octobre et en novembre, avec trois nouvelles personnes. Danielle GUILBAUD, de la Chambre d'Agriculture de Saône et Loire, a assuré l'animation dans le cadre d'une formation VIVEA.

A notre connaissance, c'était une première en agriculture : reste à transformer l'essai localement et plus largement sur le département. Dans le contexte d'isolement et de crise que nous traversons, il est plus que jamais indispensable de se soutenir mutuellement et de regarder ensemble vers l'avenir.